Lors de la rencontre de ce jeudi 26 avril, nous avons évoqué les six ouvrages sélectionnés dans le cadre du Prix Horizon du 2e roman. Ce prix récompense le second roman d'un auteur francophone et sera remis le 19 mai prochain, au terme d'une journée de rencontres et du vote final des lecteurs (pour plus d'infos, cliquez ici)
Nous nous sommes prêtés au jeu en votant entre nous avant la rencontre du 19 mai, mais aucun livre n'a pu être élu, ce qui montre la diversité de nos goûts!
Voici les 6 ouvrages retenus pour la sélection finale :
Le dernier amour d'Attila Kiss / Jumia KERNINON (Rouergue)
« Par la suite, il se demanderait souvent s'il devait voir quelque
chose d'extraordinaire dans leur rencontre - cette fille venant à lui
sur la terrasse d'un café qui n'était même pas son préféré, qu'il ne
fréquentait que rarement. Si elle était passée par là la veille, ou
simplement une heure plus tôt ou plus tard, elle l'aurait manqué - il ne
l'aurait jamais connue, il serait resté seul avec ses poussins et sa
peinture et sa tristesse et sa dureté. Mais elle était venue, et il
avait poussé doucement la lourde chaise de métal pour qu'elle puisse
s'installer, et c'était comme ça que tout avait commencé. »
À
Budapest, Attila Kiss, 51 ans, travailleur de nuit hongrois, rencontre
Theodora Babbenberg, 25 ans, riche héritière viennoise. En racontant la
naissance d'un couple, Julia Kerninon déploie les mouvements de l'amour
dans ses balbutiements. Car l'amour est aussi un art de la guerre, nous
démontre-t-elle avec virtuosité dans son deuxième roman.
Le meilleur des amis / Sean ROSE (Actes Sud)
"Vingt ans après un rendez-vous manqué, un
homme s'apprête à retrouver l'ami qu'il a trahi et qu'il n'a pas revu
depuis. Du temps de leurs études à Paris, Thibaut et lui ont tout
partagé, y compris une passion pour Camille, promise au premier. Au
milieu des vignes du domaine familial de Thibaut, attendant de le revoir
enfin, le narrateur est assailli de souvenirs aussi réels que la brume
qui se lève, le vent sur la joue, la lumière dans les arbres. Pour ce
solitaire exilé du royaume de K., petit pays du Sud-Est asiatique,
Thibaut incarnait la sérénité bienveillante et joyeuse de qui connaît
ses racines et les chérit. Tous deux se complétaient, se répondaient.
Aimer Camille, espérer être aimé d'elle, c'était confirmer le lien
fraternel en même temps que le bafouer.
Dans ce roman au charme cinématographique, temps et espace se mesurent à Faune du point zéro de toute existence : le premier amour. Autour de ce centre de gravité de la révélation à soi tournoient les réminiscences, les évocations, les regrets qui lui sont associés et irriguent une vie. L'écriture, élégante et elliptique, accompagne le mouvement dansant de la mémoire quand elle se confie à l'attente."
Dans ce roman au charme cinématographique, temps et espace se mesurent à Faune du point zéro de toute existence : le premier amour. Autour de ce centre de gravité de la révélation à soi tournoient les réminiscences, les évocations, les regrets qui lui sont associés et irriguent une vie. L'écriture, élégante et elliptique, accompagne le mouvement dansant de la mémoire quand elle se confie à l'attente."
Défaite des maîtres et possesseurs / Vincent MESSAGE (Seuil)
"Iris n'a pas de papiers. Hospitalisée après un accident
de voiture, elle attend pour être opérée que Malo Claeys,
avec qui elle habite, trouve un moyen de régulariser sa
situation. Mais comment la tirer de ce piège alors que la
vie qu'ils mènent ensemble est interdite, et qu'ils n'ont
été protégés jusque-là que par la clandestinité ?
C'est notre monde, à quelques détails près. Et celui-ci notamment : nous n'y sommes plus les maîtres et possesseurs de la nature. Il y a de nouveaux venus, qui nous ont privés de notre domination sur le vivant et nous font connaître le sort que nous réservions auparavant aux animaux.
Plongeant dans un des enfers invisibles de notre modernité, retraçant l'histoire d'un amour difficile, Défaite des maîtres et possesseurs nous entraîne dans une fable puissante où s'entrechoquent les devenirs possibles de notre monde."
C'est notre monde, à quelques détails près. Et celui-ci notamment : nous n'y sommes plus les maîtres et possesseurs de la nature. Il y a de nouveaux venus, qui nous ont privés de notre domination sur le vivant et nous font connaître le sort que nous réservions auparavant aux animaux.
Plongeant dans un des enfers invisibles de notre modernité, retraçant l'histoire d'un amour difficile, Défaite des maîtres et possesseurs nous entraîne dans une fable puissante où s'entrechoquent les devenirs possibles de notre monde."
Majda en août / Samira SEDIRA (Rouergue)
« On peut très bien respirer, et être morte.
Respirer et être morte.
Ce sont, paraît-il, des choses courantes. »
Respirer et être morte.
Ce sont, paraît-il, des choses courantes. »
"À bout de souffle, Majda, 45 ans, s'est réfugiée chez ses parents.
Le vieux couple ne sait comment accueillir et réconforter leur fille, qui n'avait donné aucune nouvelle depuis
des années. Dans le huis clos de l'appartement et la chaleur du Sud, Majda remonte le temps des souvenirs,
jusqu'à son enfance sans tendresse. Jusqu'à cette brisure passée sous silence durant l'adolescence."
Frère des astres / Julien DELMAIRE (Grasset)
"Benoît est un pèlerin de notre temps, un drôle de randonneur qui
traverse la France, les yeux tournés vers les étoiles. Figure de
clochard céleste, digne d'un roman de Kerouac, Benoît va à la rencontre
de son destin avec douceur et naïveté.
Librement inspiré de la vie de saint Benoît Labre, le vagabond mystique du XVIIIe siècle, Frère des astres est un « road book », nourri de rencontres improbables, de paysages grandioses et de couleurs saturées. Frère des astres s'écoute comme une ballade folk de Johnny Cash. Profondément humain, ce roman chante la joie d'être au monde."
L'ombre sur la lune / Agnès MATHIEU-DAUDE (Gallimard)
"L'ombre sur la lune aurait prouvé à Magellan que la terre était ronde
: tableaux de maîtres, footballeurs ou mafieux en parcourent la surface
dans une circumnavigation infinie. À la croisée de ces univers en
apparence éloignés, la passion de la Giganta, une Chinoise de deux
mètres, pour une oeuvre de Goya, réunit Attilio, un Sicilien qui a tué
sa femme le jour de leur mariage, et Blanche, une discrète employée de
musée qui se croit le sosie d'un célèbre footballeur.
Depuis leur
rencontre dans les tribunes d'un stade madrilène, la relation
mouvementée d'Attilio et de Blanche les mènera jusqu'en Andalousie, le
lieu de toutes les rédemptions et de tous les possibles.
Après Un marin chilien (2016), on retrouve le talent de conteuse d'Agnès Mathieu-Daudé dans ce deuxième roman à l'humour et au charme si singuliers."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire