lundi 17 février 2020

Le bal des folles / Victoria MAS


« Entre l’asile et la prison, on mettait à la Salpêtrière ce que Paris ne savait pas gérer : les malades et les femmes ».

Le bal des folles / Victoria MAS (A. Michel, 2019, 250p.)

Fin 19e à l’hôpital de la Salpêtrière, le bal annuel occupe l’esprit de la majorité des pensionnaires. Ce grand bal costumé, organisé sous l’égide de Charcot, est un moment important de la vie mondaine parisienne. Entre répulsion et curiosité,  bourgeois et notables se pressent pour observer les aliénées, espérant secrètement que l’une d’elles aura une de ces fameuses crises d’hystérie….

Au milieu de cette agitation, Victoria Mas dresse le portait de 3 femmes touchantes et en recherche d’émancipation:

- Louise, la plus jeune des aliénées, encore si naïve ;
- Eugénie, fille dérangeante d’un notaire bien-pensant ;
- Geneviève, infirmière dévouée au grand Charcot,

Trois femmes se retrouvant un jour enfermées, soit à cause de la violence des hommes, soit sur décision d’un homme : « aucune femme n’a jamais la totale certitude que ses propos, son individualité, ses aspirations ne la conduiront pas entre ces murs redoutés » (p. 38)

Victoria Mas ne s’attarde pas sur le travail de Charcot. Si la Salpêtrière a été « un dépotoir pour toutes celles nuisant à l’ordre public […] une prison pour toutes celles coupables d’avoir une opinion » (p. 37), l’arrivée de Charcot a permis d’effectuer un tri parmi les patientes et de faire évoluer la recherche sur l’hystérie et les maladies neurologiques. Le don particulier d’Eugénie permet également à la romancière d’aborder le spiritisme, qui fascine alors une partie de la société et d’évoquer « Le livre des Esprits » d’Allan Kardec, personnage qui amène une vision plus progressiste, notamment en ce qui concerne la femme.

Un roman féministe, certes, mais plus simplement un roman qui revendique la liberté, le libre choix de son destin et de ses croyances.

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